Création d’entreprise : le choix coopératif

C’est devant un auditoire passionné rassemblé pour l’Assemblée Générale d’Ouvaton que Louis Montagne et Guillaume Castalino ont présenté les motivations qui les ont conduits à créer leurs sociétés sous la forme d’une SCOP, Société Coopérative de Production.

Guillaume Castalino a fondé sa web adgency, Pepperway, en 2009, avec 5 autres collègues. Après six mois de conception d’un outil de création de site Web convivial et ergonomique, la jeune société est partie à l’assaut du marché des TPE-PME désireuses d’être présentes sur Internet.

Louis Montagne, quant à lui, a quitté son poste de Directeur technique pour créer en 2004 sa société d’infogérance et d’hébergement avec un associé. Bearstech, qui compte aujourd’hui 22 collaborateurs, a une clientèle composée principalement de grands comptes et d’associations. La société accompagne également de jeunes entrepreneurs prometteurs.

S’installer en SCOP : un choix délibéré

Echaudés par les reprises à répétition de leur société, le F.A.I. Alice, d’abord par Tiscali, puis par Free, Guillaume Castalino et ses ex-collègues, devenus associés, ont décidé de se lancer dans l’aventure de la création d’entreprise. Ils ont investi la prime de départ qu’ils ont reçue lors du dernier plan social dans la création de leur propre structure. « Nous étions lassés des rachats à répétition motivés uniquement par la recherche d’une rentabilité à court terme », explique le dirigeant. « Nous voulions créer une structure pilotée par les salariés, avec une vision à plus long terme. »

Pour Louis Montagne, le statut de SCOP est particulièrement intéressant pour un entrepreneur qui crée une entreprise pour la première fois. « D’abord, ce statut vous impose d’avoir au minimum un associé : vous n’êtes donc pas isolé et avez quelqu’un avec qui confronter vos idées. Autre avantage non négligeable, le dirigeant d’une SCOP bénéficie du statut de salarié, avec les garanties que cela représente, notamment le fait de cotiser aux Assedics. »

Le statut de SCOP a également un impact direct sur le modèle de gestion de la société. « Nos salariés sont des experts capables de considérer l’intérêt global de l’entreprise et bénéficiant d’une indépendance importante», explique Louis Montagne. Cette indépendance se traduit notamment par la pratique du télétravail, qui concerne 50% des effectifs, et une certaine flexibilité dans l’organisation de la journée de travail du salarié.
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Wikiloan, réseau social de prêt en peer-to-peer

Le monde de la finance va t-il être ébranlé par de nouveaux modèles économiques issus du phénomène coopératif, comme l’ont été avant lui les secteurs de la musique, du cinéma, de la presse, etc. ? Les plates-formes de prêts de particulier à particulier se multiplient en tout cas.
Le dernier en date : WikiLoan, joue la carte du réseau social. A la Twitter, vous pouvez publiez des messages de statuts, “suivre” des contacts et en être suivi. Mais la raison d’être du site, c’est de prêter et d’emprunter entre particuliers. Vous pouvez solliciter un prêt ou au contraire avancer de l’argent dans différentes catégories : rachats de crédits, éducation, amélioration de l’habitat, événement, etc. L’emprunteur et le prêteur conviennent librement du taux et des modalités de remboursement. Le site, quant à lui, se rémunère par différents types de commissions (frais de dossiers, pourcentage sur les montants prêtés).
Au mois d’avril, WikiLoan va proposer une nouvelle offre : la distribution de cartes de téléphones prépayés et autres cartes permettant de payer de menus achats. Elles seront disponibles à terme auprès d’environ 20 000 petits commerces locaux et visent une clientèle de personnes exclues du système bancaire traditionnel…soit 28 millions de personnes aux Etats-Unis.
WikiLoan s’établit ainsi progressivement comme un réseau social bancaire click-and-mortar, comptant sur la viralité pour étendre son offre.

Le sens du mot “ouvert” selon Google

Une traduction du billet de blog “The meaning of open” de Jonathan Rosenberg, Senior Vice President, Product Management, Google.

La semaine dernière j’ai envoyé un courriel aux Googlers[1] sur le sens du mot «ouvert» en ce qui concerne l’Internet, Google et ses utilisateurs. Dans un esprit d’ouverture, j’ai pensé qu’il serait bon de partager ces réflexions au-delà des murs de notre entreprise.

 

Chez Google, nous pensons que les systèmes ouverts gagnent. Pour les consommateurs, ils amènent plus d’innovation, plus de valeur et plus de liberté de choix, et pour les entreprises un écosystème dynamique, rentable et concurrentiel. De nombreuses sociétés diraient à peu près la même chose car elles savent que se déclarer « ouvertes » est une posture à la fois bonne pour leur marque et totalement dénuée de risque. Après tout, dans notre industrie, il n’existe pas de définition claire de ce que signifie réellement être ouvert. Il s’agit d’un terme digne de l’effet Rashomon : hautement subjectif et extrêmement important.

 

Le sujet de l’ouverture semble revenir souvent chez Google ces temps-ci. J’ai participé à plusieurs réunions où nous discutions au sujet d’un produit et où quelqu’un est intervenu pour dire que nous devrions être plus ouverts. S’en sont suivis des débats qui ont révélé que si presque tout le monde dans la salle était convaincu des bienfaits de l’ouverture, nous n’étions pas nécessairement d’accord sur ce que cela voulait dire en pratique.

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1er avril en décembre : une “contribution” de 1 euro sur les abonnements à Internet pour la musique ?

Alors que le gouvernement n’a pas retenu la piste de la license globale pour que les artistes et ayant-droits dans le domaine de l’art trouvent de nouvelles sources de revenus, au profit d’un modèle répressif avec Hadopi, voici que la Sacem et l’Adami sortent de leur chapeau une nouvelle idée : mettre en place une contribution d’un euro sur les abonnements Internet.

Dans cette hypothèse, les internautes français se retrouveraient dans une situation dans laquelle ils ne bénéficieraient pas des avantages de la license globale (le droit de télécharger et d’échanger de la musique en peer-to-peer) tout en subissant son inconvénient : un prélèvement sur les abonnements internet.

Le rapport Zelnik, devant apporter de nouvelles pistes maintenant qu’Hadopi est acté, pour équilibrer rémunération de la filière musicale (et artistique) et diffusion de la culture sur Internet, devra, entre autres, se prononcer sur la question.

Espérons que le retard pris par ce rapport sera mis à profit pour battre en brèche ce genre de propositions ubuesques et arriver avec de vraies idées créatives.

Contenu et lien social : les deux piliers de l’entreprise 2.0

Dans ma chronique de juin sur Envie d’entreprendre, j’étudie les relations entre le contenu et le lien social. Dans leur adoption des démarches et outils “2.0”, quelle dimension les entreprises doivent-elles privilégier ? Quelle place laisser au contenu dans une stratégie de “Facebook d’entreprise” dont je décrivais dans un précédent billet tout l’intérêt ?

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Comment présenter les wikis en 20 minutes à une entreprise qui n’en a jamais entendu parler ?

Avec cette présentation que j’avais faite auprès de l’ACSEL (Association pour le Commerce et les Services En Ligne) et du GFII (Groupement Français de l’Industrie de l’Information), j’inaugure mon compte slideshare, un service génial.

Facebook : cachez cette pub que je ne saurais voir

logo_cashbook.gifFacebook a décidé d’autoriser sur ses pages l’affichage de publicités liées aux centres d’intérêt ou aux activités de ses membres. Il n’est pas exagéré de dire que cette décision déchaîne les passions dans la blogosphère. Pourtant, il fallait s’y attendre. Pour être une plate-forme de mise en relation sociale, elle n’en est pas moins une entreprise à but lucratif. Facebook accumule depuis son lancement une richesse considérable qui réside dans les liens et les informations fournis librement par ses membres. Faut-il s’étonner que le site essaie d’en tirer profit ?

Rappel du contexte

Facebook est l’étoile montante des réseaux sociaux. Le site revendique 50 millions de membres, dont 800 000 en France. Comme tous les réseaux sociaux, il permet de partager ses centres d’intérêts avec un réseau de contacts. Deux innovations majeures expliquent son succès : la possibilité d’ajouter à sa page sur Facebook de petites applications, souvent ludiques, pour réaliser des activité avec ses amis : discuter cinéma, répondre à des quiz, poster des vidéos, etc. ; la possibilité de raconter ses histoires quotidiennes et d’être informé de l’activité de ses amis (changement de coordonnées, de photos, d’humeur, prises de contact) à travers de brefs messages (“status“) et des fils d’information (“newsfeed“).

Les arguments de Facebook… et des autres réseaux

Sur son blog, Facebook justifie sa décision en ces termes :

  • Vous disposez maintenant d’un moyen pour entrer en relation avec des produits, des entreprises, des groupes, des vedettes, et plus encore ;
  • Les publicités vont devenir plus pertinentes et plus intéressantes pour vous.
  • Facebook n’est pas isolé dans ce mouvement. C’est MySpace qui a ouvert le bal avec son programme HyperTargeting, qui fait sensiblement la même chose. Dans le domaine de la télévision, Joost promet aussi des publicités finement adaptées au profil et au comportement de l’utilisateur.

    Résistances

    Depuis, chacun se positionne. Des groupes de résistance se sont créés, y compris sur Facebook, comme “Non au marketing intrusif sur Facebook” ou “Pas de sponsor dans mon newsfeed”, pour ne citer que deux exemples francophones.

    La concurrence réagit, elle aussi. Le réseau social 6nergies a ainsi pris la décision drastique de renoncer purement et simplement à la publicité. Mais il est vrai que son modèle est payant pour ses membres.

    Alors, la pub est-elle le ver qui va dévorer le fruit appétissant des réseaux sociaux ? Continue reading

    Un projet lié aux médias et à une zone géographique ? Gagnez 5 M$ !

    Newschallenge
    La fondation John S. and James L. Knight lance la deuxième édition de son challenge annuel. Si vous avez un projet :

  • lié aux technologies numériques
  • innovant
  • en relation avec les informations, les médias
  • avec une notion d’actualité, de temps réel
  • de nature à créer ou consolider du lien social
  • lié à une zone géographique précise,
  • le concours est fait pour vous. Vous pouvez gagner entre 15 0000 et 5 millions de dollars si votre idée est sélectionnée, pour la transformer en un véritable projet.

    Le projet est ouvert à tous, partout dans le monde.

    Plus d’informations ici : http://www.newschallenge.org/

    Via Smartmobs

    Rencontre avec Eric Clémenceau, Directeur Commercial Europe de Joost

    JoostIl y a quelques jours, j’ai eu la chance de participer à une rencontre avec Eric Clémenceau, Directeur Commercial Europe de Joost, dans le cadre convivial de Culture Bière. Eric a présenté à une soixantaine de personnes la nouvelle entreprise lancée par les créateurs de Kazaa et Skype, j’ai nommé Joost.

    Voici le compte-rendu libre de ce que j’ai trouvé particulièrement intéressant.

    Le contexte

    Eric Clémenceau a rappelé que la télévision interactive anime les conversations depuis les années 80. Mais les protagonistes, comme TPS en France ou Vivendi, restaient dans la logique du jardin fermé : il s’agissait de garder au maximum les utilisateurs sur une plate-forme propriétaire.

    D’un autre côté, depuis les années 90, on a assisté à un développement exponentiel d’Internet. Le problème, c’est qu’Internet n’a pas été construit à l’origine pour la vidéo.

    “On a tous testé la vidéo sur Internet (téléchargement ou streaming). Il y a beaucoup de ratés. Globalement, l’expérience utilisateur n’est pas très bonne, juge Eric Clémenceau. Du coup, les usages restent limités, les annonceurs ne viennent pas et les majors non plus. Avec en plus, pour ces derniers, la crainte du piratage.”

    Joost : une technologie révolutionnaire

    Joost utilise le même principe technologique que Kazaa et Skype : le peer-to-peer. L’idée est de découper un programme en secondes et de les déposer, par lots, sur les disques durs des personnes connectées à un instant t. Lorsqu’un utilisateur appelle un programme (sélectionne une chaîne), le logiciel Joost va chercher les premières secondes sur l’ordinateur le plus proche. Et ainsi de suite. Ainsi, contrairement au streaming (plus il y a de personnes connectées, plus la performance se dégrade), “plus il y a d’utilisateurs connectés [à Joost], plus la qualité augmente et plus le coût baisse. Avec 750 000 à un million de beta testeurs aujourd’hui, cela marche déjà assez bien.”

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    Tendances BIZ / TECH pour 2007

    Tendances pour 2007Le magazine Wired propose aux internautes de voter jusqu’en avril 2007 sur les principales tendances Business et Technologie de l’année 2007. Les journalistes en ont sélectionné 25 et les 5 qui arriveront en tête seront traitées dans un dossier dans le numéro d’avril. J’ai voté pour celle-ci :

    Ideas Not Rivals

    Success used to depend on secrets. Now it depends on openness. It’s more important to capture mind-share by spreading your vision far and wide than it is to hold onto it while you try to outdo rivals.

    Et vous, quel sera votre choix de la tendance majeure pour 2007 ?