Il y a quelques jours, j’ai eu la chance de participer à une rencontre avec Eric Clémenceau, Directeur Commercial Europe de Joost, dans le cadre convivial de Culture Bière. Eric a présenté à une soixantaine de personnes la nouvelle entreprise lancée par les créateurs de Kazaa et Skype, j’ai nommé Joost.
Voici le compte-rendu libre de ce que j’ai trouvé particulièrement intéressant.
Le contexte
Eric Clémenceau a rappelé que la télévision interactive anime les conversations depuis les années 80. Mais les protagonistes, comme TPS en France ou Vivendi, restaient dans la logique du jardin fermé : il s’agissait de garder au maximum les utilisateurs sur une plate-forme propriétaire.
D’un autre côté, depuis les années 90, on a assisté à un développement exponentiel d’Internet. Le problème, c’est qu’Internet n’a pas été construit à l’origine pour la vidéo.
“On a tous testé la vidéo sur Internet (téléchargement ou streaming). Il y a beaucoup de ratés. Globalement, l’expérience utilisateur n’est pas très bonne, juge Eric Clémenceau. Du coup, les usages restent limités, les annonceurs ne viennent pas et les majors non plus. Avec en plus, pour ces derniers, la crainte du piratage.”
Joost : une technologie révolutionnaire
Joost utilise le même principe technologique que Kazaa et Skype : le peer-to-peer. L’idée est de découper un programme en secondes et de les déposer, par lots, sur les disques durs des personnes connectées à un instant t. Lorsqu’un utilisateur appelle un programme (sélectionne une chaîne), le logiciel Joost va chercher les premières secondes sur l’ordinateur le plus proche. Et ainsi de suite. Ainsi, contrairement au streaming (plus il y a de personnes connectées, plus la performance se dégrade), “plus il y a d’utilisateurs connectés [à Joost], plus la qualité augmente et plus le coût baisse. Avec 750 000 à un million de beta testeurs aujourd’hui, cela marche déjà assez bien.”
L’entreprise et son modèle économique
Joost est une société européenne de 150 personnes basée au Pays-Bas,à Leiden. D’après Eric Clémenceau, son ambition est ni plus ni moins de “monter la plus grande plate-forme vidéo dans le monde”. Elle s’est à ce titre donnée les moyens de son ambition en nommant Mike Volpi, ex VP senior de Cisco, au poste de CEO.
Son modèle économique repose sur la publicité, avec de nombreux avantages par rapport à la télévision classique. Alors qu’à la télévision, il est très dur de cibler, ce qui conduit les annonceurs à multiplier les diffusions de spots, donc la présence de la pub dans les programmes, Joost permettra de diffuser des spots précisément adaptés au profil du spectateur, grâce à des données sur son historique de navigation. Deux personnes regardant un même programme à un instant donné ne visionneront donc pas forcément le même spot.
Du même coup, Joost s’engage à ne pas diffuser plus de 3 minutes de publicité par heure de programme. Les publicités seront également interactives, et moins intrusives : il sera possible de décaler le visionnage d’un film en fin de programme (fini les coupures au moment où il y a le plus de suspense !). Pour les annonceurs, c’est une possibilité de créer une relation plus intime avec les consommateurs. Mieux ciblée, la publicité devrait être moins dérangeante.
J’avoue que j’ai trouvé le discours d’Eric Clémenceau très convaincant et qu’il me donne envie d’essayer Joost. Si vous avez une invitation, n’hésitez pas à m’envoyer un mail à cette adresse : melle Hâte jeromedelacroix puncto Come.
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