Coopération : la technologie renforce le naturel

coopération-personnesA l’occasion de la prochaine sortie en librairie de son dernier livre, Les entreprises humanistes, comment elles vont changer le monde, nous avons souhaité revenir sur une interview donnée au Figaro par le docteur en psychologie Jacques Lecomte. Il y expose en effet plusieurs idées qui sont au centre des sujets abordés sur Coopératique

1. L’homme est naturellement prédisposé à la coopération

Les dernières découvertes des neurosciences sur les neurones miroirs et sur l’activation des zones cérébrales de la satisfaction montrent que l’homme prend naturellement plaisir à la coopération.

2. Les NTIC facilitent l’expression de cette prédisposition

L’Internet en particulier a permis de développer ce que nous avons appelé ici l’informatique coopérative rendant beaucoup plus faciles le partage et la coopération.

3. Le milieu, l’histoire et les choix de l’individu renforcent ou amenuisent cette capacité.

Jacques Lecomte insiste sur ce point : “nous sommes prédisposés pour l’entraide, mais non programmés pour cela”. Les travaux de Robert Axelrod, notamment The evolution of cooperation, ont d’ailleurs bien montré l’influence du milieu sur l’apparition et la diffusion de comportements coopératifs.

On ne peut que se réjouir que ces connaissances commencent à se diffuser dans les entreprises, y compris dans celles dont le socle traditionnel était la mise en compétition des salariés. Ainsi Accenture a renoncé il y a peu à son système de classement des consultants. A la place, la firme a mis en place un système d’évaluation en continu suite à chaque mission, permettant un feedback beaucoup plus rapide. Ce système est propice à l’apparition de ce que les psychologues appellent le flow ou l'”état mental atteint par une personne lorsqu’elle est complètement plongée dans une activité, et se trouve dans un état maximal de concentration, de plein engagement et de satisfaction dans son accomplissement”.

Avec les TIC, nous disposons d’un puissant outil pour renforcer la prédisposition humaine à la coopération. Mais cela n’est pas automatique : cela dépend de nos choix individuels, et des modes de management que nous instaurons dans les entreprises. Une fois de plus, la science renvoie chacun à ses responsabilités.