Premier cours à l’Ecole Centrale

Premier cours au Mastère Technologie et Management de l'Ecole Centrale

Hier, j’ai donné mon premier cours sur les Démarches & Technologies de la Coopération aux étudiants de l’Ecole Centrale de Paris (Mastère Technologie et Management). Parmi les thèmes abordés, nécessairement de manière succinte puisqu’il s’agissait d’une session de trois heures : l’intelligence collective, les réseaux informels, les créatifs culturels, les outils de la coopération. Mes étudiants se sont montrés particulièrement participatifs. La plupart ont une bonne culture informatique, et les notions de forums, blogs, messagerie instantanée leur étaient assez familières, mais pas nécessairement dans le monde professionnel. Ce qui m’a surpris, c’est qu’un nombre non négligeable s’étaient déjà inscrits sur des réseaux sociaux de type Viaduc ou 6nergies. Néanmoins, ils restent assez passifs devant ces outils, et ils ne sont pas bien conscients que le réseautage est un travail de longue haleine.

Le cours a donné lieu à un débat animé. Manager par la coopération ne serait-il possible que dans un monde idéal ? Les créatifs culturels seraient-ils des hédonistes bien difficiles à gérer par une entreprise, ou une véritable valeur ? N’est-il pas dangereux d’utiliser un wiki dont tout le monde peut modifier le contenu ? Qu’y a t-il de nouveau sous le soleil, le travail en équipe ne date pas d’aujourd’hui…Comment faire en sorte d’encourager la coopération dans les entreprises ?

Au final, cette session m’a permis de bien cerner les points particulièrement importants à creuser et sur lesquels faire un effort particulier de pédagogie et d’explicitation. Les étudiants ont fait part de remarques très judicieuses. Ainsi, une entreprise qui n’attirerait que des créatifs culturels ne recréerait-elle pas une certaine forme d’ostracisme ? Par exemple, un adversaire militant de la pollution n’aurait-il pas sa place dans une société dont l’activité est très dommageable pour l’environnement, justement pour la faire évoluer ? La volonté de donner du sens au travail, d’être cohérent entre ses valeurs et toute sa vie, y compris professionnelle, n’est-elle pas un privilège de pays riches et développés ? Quid des pays émergents ou à bas revenus ?

Sur ce dernier point tout particulièrement, je pense que ces pays se développant pour certains à vitesse grand V (notamment l’Inde, la Chine, mais aussi les pays d’Europe de l’Est) nous obligent justement à chercher de nouvelles voies de création de valeur et à innover. En effet, la compétence technique de leur main d’oeuvre, de leurs ingénieurs, de leurs chercheurs, rattrape à grand pas la nôtre, et il est temps pour l’Europe (en particulier) de préparer ses avantages compétitifs de demain.

Vous l’aurez compris, j’ai trouvé l’échange avec les étudiants particulièrement stimulant ! J’attends avec impatience la deuxième session de cette après-midi !

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