Encyclopédies collaboratives : vers une convergence des modèles ?

Alors que Wikipédia continue de règner en maître sur le secteur des encyclopédies collaboratives, ce règne n’est plus sans partage, depuis plusieurs mois. D’autres initiatives sont apparues, comme Citizendium, dont j’ai participé au lancement, et plus récemment Knol. D’une certaine façon, ces nouveaux entrants, en n’arrivant pas à concurrencer de manière importante Wikipédia, ont confirmé le modèle de cette dernière. Plusieurs raisons expliquent cette prééminence :

  • l’avantage de l’expérience et la capitalisation d’années de contenu
  • une excellente indexation par Google
  • une très bonne couverture médiatique (à laquelle j’ai en partie contribué :-))
  • le côté très ludique et plaisant du projet

A mon sens, c’est ce dernier aspect qui continue à donner une longueur d’avance à Wikipédia. Aucun autre projet n’a réussi jusqu’à présent à créer un engouement et un sens de la communauté avec cette intensité.

Ce qui me paraît intéressant, c’est que l’on est en train de sortir, me semble t-il, des oppositions idéologiques entre les tenants des différentes approches de l’encyclopédie en ligne. Alors que Britannica s’ouvre à la contribution des internautes, Jimmy Wales évoque directement la possibilité d’une modération sur certains articles édités par des utilisateurs non enregistrés (flagged revisions).

La production et le partage des connaissances sur des wikis restent décidément un sujet passionnant. L’article de Larry Sanger à ce sujet liste toute une série de raisons pour cela et constitue une base de réflexion et de discussion intéressante.

Un outil pour identifier les manipulateurs sur Wikipédia

clipped from www.ecrans.fr

Un nouvel outil permet d’identifier les organisations modifiant des contenus dans l’encyclopédie Wikipédia.

un outil, le WikiScanner, permet de voir qui a modifié quoi dans l’encyclopédie Wikipédia. WikiScanner réutilise les données publiques de l’encyclopédie, et a ainsi archivé plus de 34 millions de modifications entre février 2002 et août 2007. Surtout, l’outil a la bonne idée d’identifier les organisations ayant effectué des modifications dans Wikipédia. Pour ce faire, WikiScanner se base sur l’adresse IP,

le lobby américain des armes ajoute que l’Irak est impliqué dans les attentats du 11 septembre ; le FBI retire des images de Guantanamo ; quelqu’un chez Halliburton (la compagnie pétrolière pour laquelle a travaillé le vice-président américain Dick Cheney) édite la page consacrée aux crimes de guerre ; Nintendo supprime des références aux problèmes matériels de ses consoles GameCube et DS ; l’Eglise de Scientologie enlève des critiques. Et ce ne sont que quelques exemples.

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Source : Ecrans.fr

A noter la dimension collaborative de l’outil : vous pouvez ajouter les adresses IP d’organisations que vous connaissez.

En 7 minutes : événements et enjeux récents de la construction collective du savoir

Wikipédia, Britannica, CitizendiumOn a beau suivre de près l’actualité du 2.0, un résumé ne fait jamais de mal, surtout lorsqu’il est mené de main de maître. Or c’est le cas du reportage réalisé par Serena Altschul pour CBS News. En 7 minutes, elle nous rappelle les enjeux et réalisations de Wikipédia, nous présente en quoi Citizendium en diffère et donne la parole à l’Encyclopaedia Britannica qui revendique sa primauté. La journaliste a réussi le tour de force d’interviewer : Ward Cunningham, inventeur des wikis ; Jimmy Wales, cofondateur de Wikipédia ; Larry Sanger, fondateur de Citizendium ; et un représentant de l’Encyclopaedia Britannica, Theodore Popus.

Elle nous rappelle d’abord l’ampleur du phénomène Wikipédia : cinq millions d’articles, une audience qui double tous les 4 mois. Jimmy Wales revient sur l’ancêtre de Wikipédia, Nupedia, et les raisons de son échec. Un Wikipédien donne son interprétation de la popularité et de l’essor de son site préféré : contribuer sur Wikipédia n’est pas un travail mais un jeu. On découvre aussi dans ce film que la doyenne Britannica a su se renouveler et a même une longueur d’avance sur ses deux rivales en termes techniques (présence de vidéos, d’animations pédagogiques, sur sa version en ligne). Continue reading