Hier s’est tenue la RIM Conference, journée consacrée à la gestion intelligente du relationnel, sous toutes ses formes : réseautage “classique”, évolutions les plus récentes, lobbying, etc. J’ai eu l’honneur d’initier les présentations en faisant un exposé sur les réseaux sociaux. Un rappel sur la fameuse théorie des six degrés de séparation s’imposait pour situer le débat. Je suis toujours émerveillé lorsque je me dis que cette théorie imaginée par Stanley Milgram dans le domaine des sciences sociales a donné naissance, 35 ans plus tard, à un véritable business. Certes, les réseaux FOAF de type LinkedIn et consorts, sont une conséquence indirecte des expériences menées par Milgram en 1967. Néanmoins, c’est un bel exemple d’application d’une découverte scientifique dans le domaine économique. Qui plus est, nous sommes ici dans le cas d’une théorie des sciences humaines qui débouche sur la création d’une industrie. Ma conviction est que ce genre de situations va se reproduire à l’avenir et qu’il ne faut pas seulement penser l’innovation en termes de technologies de la communication et de biotechnologies : les sciences humaines et sociales seront à mon avis aussi un grand réservoir d’activité économique à l’avenir.
Mais fermons la parenthèse. Dans la suite de l’exposé, j’ai expliqué les grands principes de l’utilisation des réseaux sociaux, quelques bonnes pratiques, et j’ai évoqué également leurs limites. Lors des questions de la salle, j’ai pu m’apercevoir qu’il y avait un grand questionnement sur la mise à disposition d’informations personnelles en ligne : n’est-ce pas dangereux ? A qui appartiennent les données que l’on confie aux réseaux ? Même chez un auditoire au fait de la gestion du capital relationnel, j’ai eu le sentiment que les réseaux sociaux étaient encore un peu inquiétants. Sans doute est-ce une des principales difficultés que rencontrent les animateurs de ces plates-formes de mise en relation.
Un certain intérêt a été également exprimé pour des usages internes de ces réseaux, dans les entreprises. Il est vrai qu’ils peuvent être déclinés pour gérer le vivier de compétences d’une société et créer des mises en relation utiles, par exemple dans le cadre de communautés de pratiques.
Malheureusement, je n’ai pas pu assister aux présentations suivantes car j’ai dû filer prendre un train pour donner mon cours sur les wikis. Les présentations des autres orateurs devraient me parvenir dans les jours qui viennent et j’avoue que je suis très impatient de découvrir l’expérience et les connaissances des autres experts présents ce jour-là.