Travail coopératif et collectivités locales : retour sur expériences

Travail coopératif et collectivités locales

Synthèse d’un entretien avec M. Guy Fréry, Chargé de communication au SIVU (syndicat mixte à vocation unique des inforoutes de l’Ardèche), réalisée par Jean-Marc Raina. Janvier 2005.

Le SIVU, a été créé au début de l’année 1996, et avait pour vocation initiale de fournir aux territoires ruraux une infrastructure et des outils informatiques, et d’en promouvoir les usages. Il a été novateur par la mise en place d’un programme ambitieux autour de la notion de travail coopératif. Aujourd’hui cet organisme rassemble 269 communes de l’Ardèche, de la Drôme et de la Loire, et est présidé par M. Maurice Quinkal.

Même si le bilan de ces expériences est globalement très positif, l’interview se concentre sur les difficultés rencontrées dans la diffusion de ces fameux usages d’outils coopératifs.
Vous pouvez retrouver l’entretien complet sur le site Autrans2005.

    La manière dont les institutions publiques et administrations, les entreprises, et le milieu éducatif se sont appropriés les outils mis à disposition

Les difficultés rencontrées permettent de regrouper les outils en deux catégories différentes.

En ce qui concerne les clubs communautaires, les listes de diffusion et l’agenda électronique partagé, les difficultés rencontrées tournent autour :

  • de la notion de masse critique d’utilisateurs à obtenir pour créer une dynamique qui s’autoentretient, et de l’importance de l’appropriation par les leaders ; l’expérience en milieu éducatif a révélé que le chevauchement de listes au niveaux local, régional et/ou national est problématique. Cela pose la question du bon emboîtement des territoires ‘’géo-localisés’’ et ‘’a-localisés’’. Par ailleurs, dans le cas de l’agenda, il apparaît nécessaire, au sein d’une structure donnée, que tous les membres l’utilisent, sous peine de voir l’outil rapidement abandonné
  • de l’écart entre la consultation, assez facilement adoptée, et les usages de participation et contribution, difficiles à susciter, que ce soit sur les listes de discussion ou les sites web dynamiques
  • d’un esprit individualiste de la part des entreprises, et d’un besoin fort de confiance en l’espace d’information partagée
  • Pour ce qui regarde la gestion électronique des documents (GED), la messagerie unifiée, la visioconférence, les problèmes sont d’un autre ordre :

  • le besoin d’accompagnement est une contrainte forte pour l’adoption de ces outils
  • la nécessité d’un investissement important en temps, ressources humaines et matériel pour initier un projet GED en complique la mise en oeuvre pour des structures modestes, et implique une volonté forte
  • la visioconférence nécessite un espace privé, ce qui va à l’encontre des habitudes de rencontres physiques en milieu rural. Pourtant, on constate que les structures de taille suffisamment importante acquièrent un dispositif après l’avoir essayé. Dans le milieu éducatif, on observe une redistribution des rôles très intéressante : « les plus dégourdis devant ou avec la caméra n’étant pas souvent les plus forts en thème ». Toutefois, la technicité importante de ces outils et leur coût de location entraînent souvent un abandon précoce.
    1. Les synergies créées entre les différents types d’acteurs

    Le fort cloisonnement des différents types d’acteurs rend des synergies diffciles à mettre en place ; plus particulièrement, une ceratine méfiance réciproque entre entreprises et institutions publiques freine les coopérations et nécessite des médiateurs , même si les projets en cours semblent prometteurs.

      La formation aux usages

    Bien souvent, la formation des professeurs à ces nouveaux outils n’est pas prise en charge par leur structure d’appartenance. Par ailleurs, une certaine défiance constatée du secteur privé à l’encontre des perfomances des prestations publiques, la complexité et la lourdeur de la coordination entre les hiérarchies administratives locales et nationales, rendent les formations délicates à promouvoir.

    Ces remarque sont à rapprocher de ce que dit Guy Fréry : s’il y a accompagnement, il y a usage, et les meilleurs services sont ceux qui sont demandés directement par les futurs usagers et non ceux qui s’ajoutent à leurs besoins réels.

      Les projets d’outils coopératifs de type blog ou wiki

    Il est envisagé de migrer l’usage des listes de diffusion, qui s’essoufle, vers un blog jugé a priori plus impliquant. Par ailleurs, l’utilisation d’un site de gestion de contenu comme SPIP pour offrir des sites web modifiables simplement est en cours d’évaluation. Les fils RSS pourront venir compléter cette dimension d’‘’information coopérative et distribuée’’.

    Retrouvez l’entretien complet sur le site Autrans2005.

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